Paris: Fayard, 1968. In-8°. 255pp. + 16 planches hors texte. Broché (envoi manuscrit de Jürgen-Detlev von Uexküll à son fils sur la page de faux-titre, traits à l'encre dans la marge de trois pages, trace de pli sur le dos). Très bon état. Format 13,5 x 21,5 cm. "Voici le journal d'un jeune officier russe qui fit ses premières armes durant la campagne de 1812. Ce genre de témoignage est rare et il est utile et instructif d'entendre ce qui se disait dans l'autre camp. Le récit de Boris Uxkull est d'autant plus intéressant que ce guerrier (qui ne songe, entre deux batailles, qu'à collectionner les succès amoureux) est, dans le fond de son coeur, humanitaire et pacifiste, grand admirateur de Rousseau. Il s'interroge sur la légitimité de la guerre, sur l'utilité des armées, sur le triste sort du soldat. Mais il est patriote. L'invasion de la Russie lui est une souffrance. Bonaparte est, pour Boris, le brigand de l'Europe, il porte la responsabilité des morts et des destructions. La prise et l'incendie de Smolensk, la bataille de Borodino, sont décrites avec une horreur particulière. Puis c'est la description de la terrible et misérable retraite : une cohue de fuyards affamés, attaqués de nuit, sans repos, sans protection contre le froid. Quand il entrera en France, Uxkull la plaindra, en ajoutant qu'elle a bien mérité ses épreuves. Ses aventures parisiennes sont piquantes, elles débutent par des négresses et des créoles du Palais-Royal, la suite est plus relevée plus pittoresque. La seconde partie des souvenirs n'est plus la guerre, c'est un amour et des voyages."


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