Les Editions de Minuit, 1946. 448pp.. Broché (légères usures d'usage). Bon état. Format 14 x 19 cm. Témoignage écrit par Peter de Polnay en 1941 à son retour en Angleterre après un périple en France du 26 août 1939 au printemps 1941 (de Paris en Espagne). Feuillet éditeur : "Il y a eu un temps où l'on n'avait pas le droit de voyager, et l'on voyageait pourtant malgré d'interminables polices. Il est vrai que l'on mettait des mois, que l'on a mis des années pour arriver au but de ce voyage : la liberté. Il y a eu un temps où l'on n'avait pas le droit de penser, à peine celui de vivre. Et l'on pensait pourtant, comme on vivait, devant des murs couverts de graffitis, dans des prisons où l'on se trouvait conduit le plus naturellement du monde. Peter de Polnay, qui est Hongrois d'origine, était venu en France, comme un autre personnage de son livre, parce que c'était un pays de liberté. Comme l'Angleterre qui est si bien devenue sa patrie que c'est en anglais qu'il écrit ses livres, et qu'il parle la plupart du temps. Mais quand ce temps est l'été 40 - à Paris - cela peut-être périlleux de continuer à parler anglais et la langue de la liberté ; surtout si l'on est grand, blond, et qu'on a 35 ans. Et encore plus périlleux à Marseille. Peter de Polnay a ainsi fait connaissance avec l'invraisemblable peuple des prisons de Vichy comme il avait, avant de franchir la ligne de démarcation, fait connaissance avec l'Allemand à Paris. Pour une expérience grave, elle ne manque pas d'humour. L'histoire y est à la mesure des personnages les plus louches que ces grands remuements ramènent en surface. Mais elle est aussi à la mesure de l'homme et de sa dignité. A travers cette interminable attente du miracle qui fut celle des Français en juin 1940 - à travers l'anéantissement de la défaite - quelque chose survit d'obscur et d'acceptable. Car le miracle avait eu lieu. Mais d'abord on ne l'avait pas compris. C'était Dunkerque. Dunkerque avait sauvé l'Angleterre comme 25 ans plus tôt la Marne avait sauvé la France. Et du coup c'était la liberté qui était sauvée. Car il n'y a pas un seul pays de la liberté. Il y a la liberté du monde, un pays qui se trouve partout ou des hommes, même s'ils ont d'abord été vaincus relèvent la tête, recommencent à lutter, savent encore lire dans le ciel de Paris asservi le motqu'un avion de la R.A.F. vint y écrire un jour de l'automne 40 : CONFIANCE."
GUERRE 39/45, OCCUPATION, FRANCE, VICHY, PRISON, TEMOIGNAGE, COLLABORATION, RESISTANCE, ALLEMANDS, LIGNE DE DEMARCATION