LEJEAN, Guillaume & Charles ALEXANDRE. Correspondance ( 1846 - 1869 ): Deux républicains bretons dans l'entourage de Lamartine et de Michelet : Etablissement du texte, introduction et notes par Jean-Yves Guiomar - Préface de Louis Le Guillou

Paris: Editions Jean Touzot, 1993. In-8°. 710 pages

Broché (couverture illustrée). Très bon état. Format 16 x 24,1 cm. Poids 0,910 kg.

"La correspondance échangée de 1846 à 1869 (plus de 400 lettres) par Charles Alexandre, secrétaire de Lamartine, et son ami Guillaume Lejean, un temps au service du poète puis collaborateur de Michelet et enfin géographe et voyageur, nous livre un document de première importance sur le milieu du XIXe siècle.

Tous deux sont nés en Bretagne, Alexandre à Morlaix en 1821, Lejean en 1824 à Plouegat-Guerrand, à vingt kilomètres de Morlaix. A partir de 1848, ils vont être étroitement mêlés à la vie parisienne, intellectuelle, littéraire, artistique et politique. Cela nous vaut une foule de portraits et de récits mettant en scène - outre Lamartine et Michelet -, Souvestre, Ducamp, Pelletan, Dargaud, l'inénarrable feuilletonniste Pierre Zaccone, l'étonnant financier Jules Mirès, La Guéronnière, Guigniaut, Desjardins, Renan, les amis morlaisiens et brestois des deux correspondants, et les familiers de Lamartine en Bourgogne (Charles Rolland, Henri de Lacretelle, Louis de Ronchaud, etc.).

Avant de partir pour de lointains voyages, Lejean écrit entre 1850 et 1856 dans la presse parisienne, dont il nous donne un tableau digne du Balzac des Illusions perdues. Avec lui, nous assistons, d'avril à décembre 1851, à la mainmise des bonapartistes sur le journal Le Pays, dirigé par Lamartine, et nous assistons au naufrage politique du poète.

Alexandre et Lejean sont républicains : les lettres nous retrace l'itinéraire de deux jeunes hommes indignés par la fin du règne de Louis-Philippe, enthousiasmés puis déçus par la révolution de 1848, révoltés contre le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte. Alexandre est riche, mais Lejean est pauvre : se pose à lui, comme à tant de républicains de son temps, la terrible question du serment à l'empereur.

Une amitié profonde, sincère mais sans concessions ; - la vie à Plouegat-Guerrand dans la ferme familiale ; - la société morlaisienne et celle de Mâcon ; - la Bretagne, qui devient alors à la mode ; - la vie intellectuelle, littéraire et politique parisienne ; - la vision de la femme qu'a le XIXe siècle : autant de thèmes qui s'entrecroisent dans cette correspondance pleine de verve et nous font pénétrer dans l'intimité d'un temps à la fois si proche et si loin de nous ."

Mots-clés: HISTOIRE DU XIXe SIECLE, FRANCE, BRETAGNE, LETTRES, CNRS, SECONDE REPUBLIQUE, SECOND EMPIRE